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Boghé

par Demeth Dellou 8 Septembre 2011, 20:25 Sénégal - Mauritanie

Boghé-Est

Mauritanie, Wilaya du Brakna, Moughatâa de Boghe, Commune de Boghé-Est

 

Le site de Boghé-Est s’étend de façon discontinue sur 7 922.74 ha et polarise treize villages. Il est situé dans la wilaya du Brakna, dans la moughatââ de Boghé, en Mauritanie du sud. Le site a la particularité d’être composé de trois sous-zones appartenant à des écosystèmes différents : le walo, le diéri et une zone de transition le long de la route qui relie Boghé à Bababé. La partie diéri du site est marquée par une grande étendue de massifs dunaires orientés nord-est sud-ouest, entre lesquels s’étendent des vastes dépressions planes ponctuées localement d’affleurements de cuirasses latéritiques sur lesquelles pousse une végétation discontinue. La présence de bovins aux abords des mares et forages de Ari Hara est un des éléments permanents du paysage.

Population

Les ethnies présentes dans les villages enquêtés sont principalement les Peul et les Maures.

Economie

A l’évidence, les habitants des villages du site entretiennent un lien étroit avec les ressources naturelles. Au niveau des trois villages enquêtés, il n’existe pas un seul ménage qui ne pratique pas l’agriculture par exemple. Ainsi, les principales activités sont par ordre d’importance l’agriculture et l’élevage. La pêche et le commerce sont signalés dans quelques villages, mais n’occupent nulle part une place prépondérante. Le maraîchage reste une activité aux mains des associations de femmes. Il est réalisé dans des conditions extrêmes à Ari Hara par exemple en raison du vent sec et de la chaleur.

Les populations tirent l’essentiel de leurs revenus à partir de trois principales activités à savoir l’agriculture, l’élevage et la pêche. Actuellement, près de 89% des ménages enquêtés s’activent dans l’agriculture et les 63% tirent plus de 50% de leurs revenus de ce secteur. Ce qui semble être le cas depuis au moins plus d’une dizaine d’années. L’élevage est pratiqué par près de 56% des ménages qui tirent en moyenne quasiment les 50% des revenus annuels. Tandis que la pêche qui est favorisée par la situation géographique du site, est pratiquée au moins dans les villages de Ganki et de Waboundé. Près de 22% des ménages enquêtés au niveau de ces villages soutiennent tirer plus de 70% de leurs revenus de cette activité et lui consacrent près de 80% de leur temps. L’intérêt manifesté par ces ménages pour la pêche n’a pas évolué au cours des dix dernières années. Il s’agit d’une activité clanique traditionnelle qui est pratiquée par les mêmes familles depuis des générations. L’agriculture reste l’activité dominante au vu du nombre de ménages concernés. Elle constitue avec l’élevage les deux principales sources de revenus des populations au niveau du site.

Elle se pratique en cultures sous pluies et en cultures irriguées. Les principales spéculations sont le riz, le sorgho et les cucurbitacées Il est la seconde activité par le nombre de ménages impliqués et par rapport à sa contribution dans les revenus des ménages. En effet, l’élevage assure la moitié de leurs revenus annuels à 56% des ménages. Il constitue l’activité dominante dans les villages du Diéri tels que Ari Hara.

Les principales espèces élevées sont les bovins, les ovins et les caprins. Elle constitue la troisième activité génératrice de revenus. Il s’agit d’une pêche artisanale qui se fait avec des filets accrochés sur des piquets alignés de façon perpendiculaire au tracé du fleuve.. Elle intéresse environ 22% des ménages enquêtés et répartis dans les deux villages de Ganki et de Waboundé. Les autres activités sont subsidiaires et portent sur le commerce et le travail salarié. Elles sont encouragées par l’accès facile du site qui permet le mouvement aisé des populations entre les localités et vers les grands centres comme Boghé. On notera une nette démarcation entre les trois activités dominantes de sorte qu’il existerait peu d’impact induit par leur interrelation. De même, les activités comme la cueillette ou l’artisanat basé sur l’exploitation des ressources naturelles ne sont pas pratiquées dans les villages partenaires enquêtés pour avoir une certaine incidence sur les revenus ou sur le milieu physique.

Végétation

Le site de Boghé Est, qui présente une importante steppe arbustive à arborée sur plaine sablonneuse connaît une importante dégradation entre 1984 et 2003. On note ainsi, une importante diminution de la végétation naturelle de 27%. Les enquêtes sur la perception de l’évolution de la végétation au cours des vingt dernières années ont montré une importante perte de biodiversité. Ceci s’exprime au double point de vue de la quantité et de la qualité.

Les principales espèces ligneuses signalées dans les villages enquêtés sont au nombre de treize (Balanites aegyptiaca, Acacia raddiana, Zizyphus mauritiana, Acacia Senegal, Acacia nilotica, Acacia albida, Maytenus senegalensis, Acacia seyal, Leptadenia pyrotechnica, Piliostigma reticulatum, Boscia senegalensis, Calotropis procera, Capparis decidua). . L’une des caractéristiques des formations herbacées est leur grande diversité. Au moins quatorze espèces principales sont identifiées dans les différents terroirs à savoir : Indigofera senegalensis, Tribulus terrestris, Gisekia pharocoïdes, Heliotropium ovalifolium, Ipomia asarifolia, Bergia amanioides, Couchorus dipressus, Psoralea plicata, Chorchorus olitorius, Glinus lotoides.

Faune

Pour ce qui est de la faune, les espèces les plus communes sont d’abord les chacals, les lièvres et les écureuils. Par endroits, on signale la présence de porc et pic et de phacochères. En outre, l’existence de milieux humides explique la remarquable grande variété de reptiles. Certaines espèces de la grande faune, notamment la gazelle et l’hyène, ont disparu depuis dix ans. En revanche, les populations se souviennent encore des taupes et des panthères qui faisaient partie du paysage dans un passé plus ancien. Les singes rouges sont encore présents dans la zone, en particulier dans la forêt classée de Walaladé.

L’avifaune ne semble pas avoir subi d’importantes pertes, considérant le nombre encore élevé d’oiseaux granivores et la présence remarquable des éperviers. Il y a lieu de noter que les outardes qui auraient disparu depuis une vingtaine d’années, réapparaissent en ce moment notamment dans la forêt classée de Walaladé.

Sources :   http://www.projetbiodiversite.org/spip.php?article66

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